Merci à l’auteur de m’avoir transmis ce service presse en l’échange d’une critique honnête et argumentée. Il m’a fallu du temps pour le terminer, en raison d’un planning très chargé, mais voici enfin ma chronique!
Les premières pages du roman m’ont enthousiasmée. Ce dialogue entre un homme, Tenrek, et un robot nous plonge dans la nostalgie et la solitude d’un personnage qui semble avoir beaucoup vécu.
Très vite, il nous emmène dans un voyage dans ses souvenirs et au cœur d’un univers futuriste foisonnant.
On y traverse multiples contrées habitées d’une pléthore de peuplades très diverses.
Le héros nous raconte sa vie de “Gardien” affecté au maintien de la paix et on le suit dans une enquête dont dépend l’avenir de son monde.
On sent que l’imagination de l’auteur est débordante et son concept est définitivement alléchant. Il semble avoir une idée précise de l’univers dans lequel il veut faire évoluer son histoire, comme en témoigne d’ailleurs la carte au tout début.
Cependant notre héros demeure bien lointain. On ressent finalement peu de choses de ses émotions, ses doutes, sa personnalité. On nous décrit beaucoup ses actions et pensées sans nous les faire vivre. En fait il ne prend jamais vraiment chair. Sa romance un peu rapide (le fameux insta-love comme on dit) ne contribue pas à en faire un personnage vivant. Il nous conte ses péripéties d’une voix monotone, les scènes se succèdent bien vite dans une sorte de chasse au trésor, une course aux énigmes qui ne laisse jamais monter la tension et au cours de laquelle des actions d’un héroïsme un peu léger lui valent une pluie de médaille.
Des bribes de quotidien, auprès de ses amis, permettent cependant d’apporter du relief. On en voudrait plus! Et surtout des scènes qui permettraient de donner vie à notre gardien, de mieux saisir les contours de sa personnalité. Avec des dialogues, oh oui des dialogues ! Pour nous faire entrer dans l’instant.
Enfin, le temps utilisé pour la narration est déroutant. Tout ou presque se passe à l’imparfait avec parfois des incursions de plus-que-parfait malvenues. Un passé simple surgit (très) rarement, mais sinon aucun changement de temps ne permet de distinguer les successions d’actions rapides des descriptions. Le tout nuit à l’efficacité de la narration.
En fait, l’auteur a toutes les cartes en mains pour réaliser un excellent roman. Parce que l’univers ébauché est riche et l’ intrigue passionnante. Mais l’exécution m’a laissée sur ma faim. Le roman gagnerait à être étoffé, pour faire gagner en profondeur les personnages et bien ancrer l’action.